connaissance de soi

Publié le 2 Juillet 2014

Hier soir je méditais dans la Lumière du Bouddha sur ma situation actuelle. Depuis plusieurs mois, ma vie est plutôt vide, ou du moins, je la vis comme telle, avec l'impression de plus en plus forte que même s'il y a des évènements, quels qu'ils soient, je les vis "de loin", comme si je passais complètement à côté. Et je parle aussi bien de situations du quotidien que d'évènements intérieurs.

Je me trouve de plus en plus fermé sur moi-même, replié comme dans une grotte ou dans une tour d'ivoire, selon la nature du regard que je porte sur moi. Le monde qui m'entoure est une multitude de stimulations, qui d'ailleurs ne me stimulent plus du tout. Je me projette sans cesse dans un futur potentiel. Mais cette projection est une souffrance, car plus je souhaite un avenir meilleur, ou différent, qui de toutes façons est basé sur des souvenirs, donc sur du passé, plus je m'éloigne de mon propre centre.

Et plus je me projette et moins les circonstances présentes me satisfont. Alors mon humeur change, je m'aigris et je cherche à changer le monde qui m'entoure, car rien ne me satisfait vraiment. Je cherche à conformer le présent que je ne n'accepte pas au futur probable que j'imagine, et dont je pense qu'il me satisfera. Je me vois ailleurs et autrement, en imaginant que si j'étais quelqu'un d'autre, ou si je faisais semblant d'être quelqu'un d'autre, alors je serais "heureux et satisfait".

Mais tout cela est illusion. La fuite en avant est tension et donc souffrance. La distance d'avec mon propre centre est souffrance. Le présent à côté duquel je passe est souffrance, pour moi et pour ceux avec qui je vis, que je finis par ne plus voir. Je ne suis plus là, mais je ne suis pas ailleurs non plus. Finalement, je ne suis nulle part et avec personne.

Alors je me suis mis à méditer sérieusement sur cette condition, les énergies du Bouddha me semblaient les plus adéquates pour cela. Quelques instants après, elles se manifestent et commencent à éclairer l'intérieur. Puis j'entends cette phrase : "l'ego est non amour" et je prends conscience de cette distance, du fait que l'ego qui est repliement sur soi crée cette distance avec soi-même, et avec l'autre, et que cette distance qui est froideur, est le contraire de l'amour. Cette distance est non acceptation du réel. Vivre dans l'ego est vivre loin de tout, et surtout loin du présent.

Puis les énergies ont purifié un noeud dans le coeur, une émotion est sortie, une prise de conscience a émergé : vivre dans l'ego ou vivre dans l'Etre ?

A l'inverse, la nature de l'Etre est l'amour, non pas l'amour romantique ou passionné, non pas le désir ni l'affectif débordant d'émotionnel, non pas cet amour qui peut devenir haine quand il n'a pas sa contrepartie exigée, non, cet amour qui est identité avec l'autre, qui est compassion, qui est unité de coeur d'être à être, qui est chaleur, cet amour qui est acceptation de ce qui est, comme cela est. Alors les larmes ont coulé devant le fait d'être aussi peu aimant et compatissant, d'être autant loin de l'autre, d'être aussi exigeant et froid avec une vie que je ne voyais plus.

Je pestais contre cette période de vide qui s'était installée depuis longtemps, et que je vivais de plus en plus comme un état d'enfermement. Mais finalement c'est une bénédiction. Elle me permet de revenir au corps, au présent, à ceux que j'aime. Elle me permet de me recentrer et d'accepter ce qui est. Elle m'amène à arrêter la course effrénée du mental, cette fuite en avant qui ne sert à rien, et à revenir à des choses simples et douces, à prendre le temps de vivre, d'être simplement, à lâcher la peur du devenir qui, quoi qu'il en soit, est, de toutes façons, incertain. Enfin, elle me permet de voir l'autre, de le regarder vraiment et de lui tendre la main, s'il en a besoin.

L'ego est la non acceptation de la Vie, dans ce qu'elle nous offre, là, maintenant. L'ego est le non amour de la Vie. Je fais le choix de l'Etre.

L'ego est non amour

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