Publié le 31 Janvier 2016

La nature humaine : les relations de couple

Je livre ici une réflexion à propos de la relation de couple telle que je peux l'observer. Il n'y a  aucun jugement, et je ne donne aucune leçon ni aucun conseil. Je couche le fruit de mes observations et d'une réflexion, issues à la fois de mon histoire et du regard que je porte sur la relation entre un homme et une femme principalement comme vecteur d'un chemin de transformation intérieure. Je n'aborde donc pas les aspects psychologiques de la relation entre les deux sexes, ni les autres formes de couple dont je ne fais pas l'expérience. La littérature sur le sujet est très vaste et l'on peut y trouver à peu près ce que l'on veut.

Je me suis longtemps demandé pourquoi telle personne était sur mon chemin et comment cela se faisait qu'une histoire se mette en place. Evidemment le désir est à la base. Un jeu d'idéaux, de projections, de fantasmes s'élabore plus ou moins vite et de façon réciproque, ce que l'on perçoit de l'autre alimentant ce jeu où se dévoiler trop vite risque de compromettre cet état d'enchantement tel qu'on peut le ressentir au début. J'exclue ici le jeu de séduction qui consiste à paraître ce que l'on n'est pas, que l'on peut développer dans une perspective consciente de "chasse". Je renvoie le lecteur à un article sur les instincts grégaires écrit plus tôt qui décrit comment ceux-ci apparaissent sous l'éclairage de la Lumière divine. Le jeu de séduction cache une volonté plus trouble et plus profonde de conquête, voire de prédation et d'avidité. Des histoires qui démarrent de cette façon ne peuvent que se terminer avec perte et fracas, laissant les protagonistes dans un état de chaos de plus en plus profond, et que seuls les plus forts psychologiquement arriveront à surmonter. Ou alors il faudra davantage s'anesthésier, ou avoir une faculté à oublier et à passer au travers, mais alors quoi qu'il en soit, on entre dans une spirale de perte d'énergie, de confusion et d'inconscience, ou alors dans des comportements de plus en plus agressifs, revenchards et désabusés, les premiers n'empêchant pas les seconds. A moins de tomber sur le "conjoint thérapeute" qui saura nous réconcilier avec la beauté de l'existence. Ce que je décris là succinctement, et de façon peu exhaustive, c'est la vie du commun des mortels. On parle d'amour, mais il ne s'agit que d'affectif, de désirs, de commerce d'émotions, voire de passion. Mais la passion est foudroyante, dévoreuse d'énergie et s'émousse, ou alors devient destructrice. J'exclue également les relations maladives ou perverses, dans lesquelles ne s'expriment que ce qu'il y a de plus vil en soi et en l'autre.

Evidemment, ce que je décris là est très synthétique. L'histoire humaine a tant écrit sur le sujet qu'il existe une quantité difficilement quanitifable de situations dans lesquelles de nombreuses émotions et sentiments sont mélangés, dilués, égrénés dans le temps et dans l'espace, rendant chaque histoire unique, et complexe. Et toutes ne se finissent pas mal, heureusement. Mais essayons de voir un cran plus loin que le simple besoin de partager un quotidien, ou de faire des projets de famille. Car il y a aussi au plus profond des énergies liées à l'espèce, qui vont nous pousser vers une personne pour que nous fassions cette oeuvre de perpétuation. Nous avons au plus profond de nous les mêmes instincts reproducteurs que les animaux, et la nature sait mettre en oeuvre ce qu'il faut pour que l'espèce puisse se perpétuer, à condition qu'elle soit viable compte tenu de son environnement. Or, l'être humain a la capacité d'aller à l'encontre de cette nature, au prix peut-être d'un gros effort de volonté, ou d'un gros ego. Et nous avons la capacité, d'autant plus dans nos sociétés occidentales particulièrement mentalisées, d'enrober ce besoin de la nature dans des histoires psychologiques parfois inextricables de complexité. On peut ainsi être attiré par une personne qui sera la mère ou le père idéal pour notre progéniture, mais qui ne sera pas forcément la personne avec laquelle on créera une vie de famille. Or, les conditionnements dans lesquels nous vivons sont venus ajouter des couches de complexité psychologique là où seule la nature oeuvre. On se doit alors de composer parfois tant bien que mal pour élever des enfants en couple, là où certaines peuplades ou certains animaux élèvent leurs enfants en tribu, par les membres les plus anciens, les plus expérimentés ou les plus aptes. Je me réfère ici à certaines lectures sur le sujet (dont j'ai oublié le titre et l'auteur, désolé...). Le modèle de société dépend aussi de la conscience que l'on a et de ce qui découle de notre relation à soi et au monde. Je pense que si, dans nos sociétés occidentales, nous étions davantage à l'écoute et moins dans la mentalisation, notre modèle de société serait différent. Mais c'est un autre sujet.

Alors en effet il y a les forces qui jouent par le bas, les forces de l'espèce, mais il y a aussi les forces qui jouent par le haut, et par le coeur. J'ai une fois interrogé la Lumière à propos des "âmes soeurs", car j'étais intimement convaincu de l'authenticité de cette notion. La réponse qui m'a été donnée est que c'est une pure invention humaine, qui n'a aucun bien-fondé spirituel. Il va sans dire que j'ai d'abord eu des difficultés à intégrer la réponse, mais avec le temps et la réflexion, il est devenu clair que si nous créons notre âme à partir des actions de bien que nous mettons en place, et que la réincarnation ou la transsubstantiation sont réfutées par le Divin (cf Révélation d'Arès), alors effectivement il ne peut pas y avoir d'âmes destinées à s'incarner ensemble sur Terre dans un amour absolu, ce qui serait une version spiritualisée du prince charmant. Le prince charmant (ou la princesse) n'existe pas, l'âme soeur non plus. Néanmoins, ce n'est pas pour cela que l'on ne peut pas vivre une relation par le coeur, ou que la relation que l'on entretient avec quelqu'un n'est pas constructive. Et c'est là où je veux en venir.

Quelle que soit la relation que l'on entretient avec un partenaire de vie, il est important d'en déterminer ce qui en fait le liant. C'est important car cela donne du sens à la relation, et ce sens dévoilé nous fait grandir. Car si nous ne savons pas ou si nous ne découvrons pas ce qui fait le ciment d'une relation, nous naviguons à l'aveugle et une relation qui se termine peut nous laisser vide et dans l'incompréhension la plus totale. Je ne dis pas par là qu'il faut systématiquement se "prendre la tête". Vivre dans le ressenti est tout aussi important. Mais combien de personnes passent d'un partenaire à un autre en reproduisant systématiquement les mêmes schémas, les mêmes comportements, les mêmes histoires, les mêmes erreurs, sans en comprendre le sens, et en accusant l'autre de tous les maux. Chaque relation est le fruit de multiples énergies en correspondance, soit parce qu'elles sont identiques, soit parce qu'elles sont complémentaires. Ainsi dans de telles relations, on peut avoir l'impression d'une grande ressemblance, ou d'une grande complémentarité, sur plus ou moins de plans. Lorsque le sens de la relation apparaît, la possibilité de transcendance aussi, car l'être humain est ainsi fait que si une relation n'est pas vivante, elle meurt. Or, pour faire en sorte de vivre une relation de couple épanouissante, celle-ci doit se situer dans une transcendance permanente, et c'est d'autant plus vrai lorsque l'on suit soi-même un chemin de transformation intérieure. Et c'est dans ce cadre que l'amour peut véritablement s'épanouir. Car l'amour vrai est empli de compassion, de tendresse, d'acceptation, de bonté, d'abandon, de pardon, d'humilité. Par l'accueil de l'autre dans sa globalité, et lorsque nous nous sentons nous-même accueilli complètement, alors se met en place une puissante force d'élévation et de dépassement de soi. L'amour comme expression de l'âme prend ici tout son sens. Notre ego mis à nu n'est plus jugé, ni même aimé, mais accepté, et rien que ça nous renvoie à nous-même, et nous permet, si nous sommes ouvert, de prendre conscience de nos insuffisances pour pouvoir agir dessus, et ainsi faire grandir l'amour, force ascentionnelle la plus puissante qui soit. Et si l'autre ne progresse pas de la même façon, à la même vitesse, ou dans la même direction, l'amour, qui est aussi liberté, le laisse alors s'envoler vers d'autres horizons.

 

Pour conclure, je crois intimement que la relation de couple est une composante essentielle de la transformation intégrale. L'image d'Epinal veut que la plupart des saints ou considérés comme tels ont évolué seuls, dans un chemin ascétique. Mais je ne crois pas que ce soit le cas pour la majorité d'entre nous. Je suis intimement persuadé que nous avons à apaiser la relation entre l'homme et la femme, car celle-ci, lorsqu'elle est acceptée, comprise et mise en oeuvre dans l'amour et l'intelligence, est ce qui permettra la naissance d'une nouvelle humanité. Mais là, je commence peut-être à rêver...

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Rédigé par Serge Z.

Publié dans #connaissance de soi

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