Publié le 28 Octobre 2021

Au prochain pas évolutif

J'expliquais à quelqu'un il y a peu à quel point il était intéressant de constater comment l'intégration de la conscience et du moi était une solution à l'amélioration du monde.

Prenons l'exemple de quelqu'un qui nous insulte.

Si cette personne est proche, nous pouvons nous sentir touché par les propos agressifs qu'elle tient envers nous. Une réaction se manifeste alors en nous, nous pouvons nous sentir blessé ou bousculé, et il est possible qu'une réaction de défense ou de contre-attaque se manifeste également. Alors on peut vouloir se venger, devenir agressif ou violent à notre tour, ou au contraire nous renfermer sur nous-même et nous blinder, selon notre nature.

Dans ce genre de situation, il est important de travailler sur les réactions qui surviennent en nous. Car on est toujours possédé par elles, et d'une façon ou d'une autre, on se fait prendre à leurs jeux. Nos réactions nous dépassent toujours. C'est ainsi que peut naître l'esprit de vengeance, ou le jugement envers l'autre (l'agression envers soi pouvant elle-même être un jugement), ou toute sorte de comportements pouvant alimenter ou entretenir une situation de conflit. Et de cette manière, on cristallise des comportements qui deviennent de plus en plus lourds, et pire, on les propage en devenant soi-même l'agresseur ou le violent.

Que se passe-t-il lorsque l'on a intégré nos propres réactions et que la situation survient de nouveau ? Il se passe trois choses : d'abord nous ne réagissons plus et nous restons dans l'observation de la situation, nous pouvons alors répondre calmement ou ne pas répondre, et ensuite, nous voyons que l'objet de ces insultes appartient au protagoniste, et qu'il le projette sur nous. De cette manière, il devient possible de l'aider car on a vu que le problème était en lui, on sait que nous ne sommes pas concerné. Car souvent à la base de ce genre de comportements, il y a une souffrance. La troisième chose est que cette situation n'arrive plus, car vibratoirement, en intégrant nos réactions, on a supprimé ce qui pouvait attirer ce genre de situations, ou alors on ne la voit plus, elle glisse tout simplement.

De cette manière, les personnes méchantes ou agressives ne trouveront plus en nous matière à exprimer leur méchanceté ou leur agressivité, puisque ce qu'elles recherchent surtout est notre réaction. Sans réaction de notre part, le sujet est démasqué et tombe. La situation n'est plus alimentée. Nous pouvons agir alors librement, intelligemment, en fonction de la situation et de ce que nous souhaitons ou sentons devoir faire. Et cela va sans dire, cela tout en restant ouvert à la vie et aux autres, tout en restant sensible et en empathie. On devient alors maître de soi. Le cycle de la vengeance sans fin est brisé. On est alors capable d'apporter quelque chose de positif au monde.

Chaque situation qui stimule en nous des réactions est donc propice à une possibilité d'intégration du moi. Et il faut bien constater que l'existence terrestre nous permet d'en vivre tout au long de notre vie.

Cela, c'est ce que nous pouvons réaliser par notre propre volonté, et je dirais même, que tout être humain qui se veut conscient et désire apporter sa pierre à l'édifice d'une nouvelle civilisation de paix a sa part de travail à réaliser. Ce ne sera pas le fait de quelques individus mais du plus grand nombre. Ce n'est pas une utopie, c'est un travail palpable et qui donne des fruits personnels et collectifs, que l'on s'en rende compte ou pas au premier abord.

Mais il y a l'autre versant du travail à accomplir, celui de l'évolution de l'âme. Comme je l'ai déjà dit, nous ne connaissons rien du fonctionnement véritable de l'âme. Elle est Dieu incarné en l'homme, à condition de la nourrir et de la laisser prendre sa place. En intégrant le moi, elle prend de plus en plus de place dans le coeur et le corps. Et Dieu, par la Grâce, la nourrit et la fait grandir.

Mais voilà, là où l'esprit pouvait agir selon sa volonté sur les structures du moi, il est inefficace sur le développement de l'âme. L'esprit, surtout lorsqu'il est identifié à l'ego, peut même se trouver être une barrière à l'évolution de l'âme. C'est alors qu'il doit lâcher et se soumettre.

Et c'est bien là ce qui coince aujourd'hui dans mon fonctionnement. J'entrevois alors plusieurs possibilités :

Soit l'ego lâche de lui-même, mais l'ego, c'est l'identification à l'esprit de conservation et de sauvegarde le plus inconscient qui soit. C'est l'image et l'identification par excellence. Il est possible que tout cela s'arrête d'un coup, j'ai déjà eu des bribes d'expériences qui m'ont surtout montré à quel point l'esprit de conservation était fort, surtout par la peur profonde que le lâcher prise génère. C'est une possibilité que je n'écarte pas.

Sri Aurobindo disait que lorsqu'il n'y a plus rien à accrocher, l'ego tombait de lui-même. Alors peut-être qu'il y a encore des structures profondes à dissoudre sur lesquelles l'ego s'accroche et qu'une fois intégrées, se dissoudra la peur de mourir et emportera l'ego avec elle. C'est plutôt sur cette voie que je me concentre. 

Soit la Grâce tranche le lien, par une Volonté divine. On peut toujours l'espérer.

Soit il y a une action de l'âme elle-même pour prendre sa place et détrôner l'ego. C'est déjà arrivé, mais pas complètement réalisé. Sauf que tout comme la Grâce, l'action de l'âme ne se commande pas. On peut méditer sur la Lumière divine, ce que je fais tous les jours, son action restera toujours subordonnée à la Grâce.

Soit il y aura accomplissement de la kundalini qui se dissoudra dans le Divin au-dessus de la tête, emportant avec elle l'ego. Mais à un certain stade, c'est pareil, on ne peut plus agir sur la kundalini pour qu'elle s'accomplisse, c'est d'un autre ordre, qui dépasse la volonté de l'esprit.
 

J'ai beaucoup écrit sur ces différents sujets. La direction donnée par la Lumière divine il y a quelques mois, Lumière qui m'accompagne au quotidien, est de descendre toujours plus profondément, car il semble que la clé de la libération se trouve tout au fond. Aujourd'hui, je suis dans le noir complet, avec cette drôle d'impression d'être entre deux rives, jamais le même, toujours changeant, parfois comme un lion en cage, parfois avançant à tâtons. C'est insécurisant au possible. La descente a été longue et progressive, avec parfois des sursauts, ou des flashs ou des téléportations dans d'autres espaces ou d'autres mondes, ce qui a été comme une nourriture pour l'âme, mais aussi pour l'ego, il faut bien le dire.

Je perçois bien que ce quelque chose cherche désespérément à s'accrocher, au passé, ou à des images, tout en sachant bien que c'est cela même qui doit lâcher, ça s'accroche, et c'est puissant. Certes la Lumière travaille toujours, et paradoxalement elle est forte, ses rayons étant toujours plus pénétrants dans les profondeurs d'un corps et d'une pyché obscurs qui ont du mal à s'ouvrir et à se soumettre, mécanismes inconscients de préservation qui ne veulent pas lâcher et se donner. C'est une lutte fatigante, qui n'a plus de sens aujourd'hui mais la lutte est LE mécanisme "par défaut", automatique, qui tourne sans relâche de jour comme de nuit, à l'affût de tout ce qui met en danger le système, de tout ce qui peut le corrompre, alors même que c'est le Divin qui travaille.

Drôle de situation tout de même car si intellectuellement et dans mon coeur la foi envers le Divin est totale, compte tenu des expériences passées qui peuvent rassurer sur l'intention divine, l'instinct de survie perçoit un danger, une peur, comme s'il y avait agression. Le percevoir pour ne plus l'alimenter, ne plus lui donner l'énergie ou la force de se maintenir, tout donner à Dieu pour que de la survie renaisse la Vie dans toute sa splendeur. Peut-être n'est-ce qu'une habitude inconsciente à lâcher, celle de paraître fort dans ce monde agressif... image d'un monde, image de soi.

Alors à moins d'un pas évolutif significatif, il est possible que j'écrive moins, l'idée même de ce blog étant relative à ce que j'étais à une période, et aux raisons bonnes ou mauvaises de vouloir décrire un chemin, comme une forme de transmission. Mais ça n'a plus beaucoup de sens aujourd'hui, même si parfois écrire me permet de mettre des mots sur ce qui est en train de se passer, ce qui me permet de plus facilement intégrer. Alors bon, on verra bien. Je vis au jour le jour, à capter l'insaisissable instant de rupture du "continuum-moi"...

Voir les commentaires

Rédigé par Serge Z.

Publié dans #connaissance de soi, #experience energetique spirituelle

Repost0