Sukyo Mahikari

Publié le 27 Avril 2014

Sur les conseils de Paul, j'examinai les enseignements et les pratiques de Sukyo Mahikari (dont je n'avais jamais entendu parler auparavant) comme une éventuelle et possible option de nettoyage intérieur et de résolution des problèmes énergétiques que je rencontrais. Il s'agissait également de satisfaire ma (grande) curiosité quant à ce qui peut exister de manifestation d'énergies et d'enseignements.

Sukyo Mahikari vient du Japon. Il s'agit à la base d'une technique de soin énergétique tout autant qu'un enseignement spirituel. Mon premier contact s'effectua à travers une personne pratiquant dans la banlieue de Lille, dont le centre de Paris, joint par téléphone, me donna les coordonnées. Je pris contact avec cette personne pour une première séance de découverte chez elle.

Cette dame d'une quarantaine d'années habitait dans une maison bourgeoise à peine terminée. Le quartier était en pleine construction et d'autres très belles demeures étaient en train de sortir de terre. En entrant dans cette maison, je me souviens de marbre partout, d'une douce chaleur montant du sol (grâce au chauffage au sol), d'une grande entrée ouvrant sur un large escalier et d'une blancheur diaphane ambiante due aux larges fenêtres disposées aux endroits stratégiques, permettant à la lumière du jour d'entrer dans la maison quelle que soit l'heure. L'ambiance respirait le luxe, à la limite du clinquant.

Au premier contact, elle se présenta et m'exliqua qu'elle était mère de trois grands enfants et que son mari, adepte de Mahikari également, travaillait énormément à un poste de cadre supérieur dans une grande entreprise. Son temps était réparti entre ses tâches de mère au foyer, de quelques heures de bénévolat et le reste était passé à étudier et pratiquer cet enseignement, voire à le faire connaître lorsqu'on lui envoyait des personnes de la région. Puis elle me fit monter dans les combles, immenses, où était installé un autel avec un drapeau sur lequel est imprimé un idéogramme et sur une petite table à côté, une figurine représentant une divinité prenait sa place. Il s'agissait d'un petit bonhomme dans une posture de marcheur, avec un baluchon sur l'épaule, habillé comme un paysan médiéval japonais. Selon l'enseignement, il s'agirait de la divinitié que le Dieu Su aurait envoyé pour créer l'univers et les mondes...

Elle m'expliqua rapidement de quoi la pratique retournait, comment elle l'avait elle-même connue et l'investissement de toute la famille à la faire vivre au quotidien à la lumière de l'enseignement, support moral et spirituel indispensable à la pratique. Puis elle m'expliqua qu'avant de commencer la séance, il fallait faire une petite prière de remerciement en se tenant face à l'autel, elle-même au préalable introduite par une suite de trois claquements de mains et d'un salut de la tête, les paumes jointes face à la poitrine. Puis elle m'assit sur une chaise et me demanda de me détendre et de fermer les yeux. La curiosité étant trop forte, j'ouvrais les yeux de temps en temps pour essayer de voir comment elle pratiquait. En fait, elle levait tout simplement la main, la paume vers l'avant et laissait faire. Rien de plus.

La séance dura environ 40 minutes. Je sentais assez peu d'énergie lors de cette première séance, même si une certaine ouverture s'était faite au niveau du coeur et quelques points de chaleur se sont faits sentir à certains endroits du corps. Mais rien que ne me parut phénoménal au point d'en avoir un souvenir mémorable. Il faut dire que tout au long de la séance, et à chaque fois que je viendrais par la suite, elle parlait beaucoup, son téléphone n'arrêtait pas de sonner et elle était souvent très agitée. En un mot, elle n'était pas centrée et orientée vers le service, bien qu'elle s'en persuadait. Donc il m'apparaissait normal que l'énergie ne passe pas très bien. La première fois, je lui demandais d'où venait l'énergie et comment elle travaillait.

L'énergie de Sukyo Mahikari se transmet grâce à un médaillon, appelé Omitama, qui doit être placé face au sternum, le plus proche possible du corps. Ce médaillon est en fait un papier, sur lequel est reproduit l'idéogramme du drapeau, qui est placé dans une petite poche en coton pour le protéger. Cette poche doit elle-même être protégée par un film plastique, le tout devant être placé dans une autre poche cousue, elle, soit dans un maillot de corps pour les hommes, soit sur une armature de soutien gorge pour les femmes. On reçoit Omitama lors d'une cérémonie spéciale, à la suite de laquelle on apprend à l'emballer de la bonne manière, à le nettoyer le cas échéant, et tout ce qu'il faut faire pour en prendre soin. J'ai beaucoup ri de l'aspect cultuel voire dévotionnel apporté à cet objet. Cela m'a fait penser à une amulette de pouvoir, cela a quelque chose de chamanique, voire païen si je pousse un peu le bouchon. Ceci étant, le principe de transmettre l'énergie par le simple port d'un symbole extérieur à soi m'a beaucoup intéressé tout autant qu'il m'a intrigué. Omitama est également un symbole de protection d'une grande efficacité lorsqu'il est porté sur soi. J'allais en apprendre davantage en allant assister aux enseignements dans le centre national parisien.

Il faut savoir que le symbole qui est inscrit sur le papyrus ne l'est pas par n'importe qui. Une seule personne a le pouvoir de créer un médaillon et c'est la fille de celui qui a reçu la révélation. Il semble qu'il y a eu des querelles de pouvoir à la mort du fondateur mais l'Europe et l'Afrique reconnaissent comme officiel la branche de la fille du fondateur, alors qu'il aurait désigné une autre personne pour prendre sa succession. Elle serait investie de cette possibilité par transmission de son père aujourd'hui décédé, et ceci se pratique dans le temple dédié, au Japon, dans une pièce spéciale interdite au public. Certaines inattentions peuvent nuire à l'efficacité d'Omitama, comme par exemple le laisser tomber par terre ou avoir des pratiques immorales. Il serait alors submergé des énergies négatives qui stagnent à ras du sol ou dans l'air, selon le cas, et perdrait alors tout son pouvoir. Idem pour les livres et tous les enseignements envoyés par courrier, telle la lettre mensuelle. Si jamais cela arrivait, il faut ramener au plus vite Omitama au centre national, qui dispose d'un protocole d'urgence pour lui redonner son pouvoir. Si cela arrivait trop souvent, il finirait par ne plus avoir d'efficacité du tout et l'adepte doit alors passer par une phase de type purgatoire, en revenant plusieurs fois aux week-ends d'enseignements et en passant un entretien individuel avec le responsable du centre (pour se faire sermonner...), avant de pouvoir de nouveau le reporter sur soi. Dans l'intervalle, le médaillon serait envoyé au temple au Japon pour être nettoyé par une personne ayant un protocole spécifique de plus haut niveau J'explique cela car, lors d'un de ces we d'enseignements où l'on peut venir si l'on est invité et parrainé, une personne à côté de moi était dans ce cas. C'est elle-même qui m'a expliqué qu'elle était sur ce chemin de repentance et de prise de conscience de ses erreurs qui l'avaient amenée à négliger Omitama.

Je dois dire que lorsque l'on est invité au centre national, situé dans le XIVeme arrondissement de Paris, pour assister aux enseignements, on est bien reçu. L'accueil est très sympathique et la nourriture est excellente, naturelle, bio et sans chimie (sans engrais pour les fruits et légumes, sans levure pour les gâteaux, pas de viande). J'ai ainsi pu assister à deux we de trois jours, à quelques mois d'intervalles. On ne peut pas transmettre cette énergie sans avoir reçu l'enseignement et sans s'être engagé corps et âme à recevoir, porter et prendre soin d'Omitama plus que de soi-même. Néanmoins, l'énergie véhiculée est très intéressante car même sans porter le médaillon, elle touche le coeur et pénètre le corps, elle est donc très purifiante. L'aspect le plus marquant est qu'elle porte la joie de l'âme, une joie infinie qui détend, allège et fait rire même les démons. C'est ainsi que lors de ces deux we d'enseignements, j'ai vu sortir de moi des entitiés qui avaient toutes le sourire. Au bout des trois jours d'enseignement, par la présence de l'énergie sur le lieu et à recevoir la lumière par d'autres personnes à certains moments de pratiques, j'en suis ressorti ragaillardi et tout heureux. Ca me faisait beaucoup de bien et j'en avais vraiment besoin. Cela contrastait énormément avec ce que je vivais par ailleurs, à tel point que je me demandais si je n'allais pas moi-même me faire initier. Mais porter une amulette (et un tricot de corps !), ce n'est pas mon truc ! Plus sérieusement, même si l'idée de me faire protéger par un objet rendu sacré par je-ne-sais quelle pratique m'apparaissait alors comme une possibilité de respirer un peu des épreuves  cinglantes que je vivais, intérieurement, cela m'apparaissait comme vivre dans une bulle, et il fallait être lucide, c'était une fuite face à la peur de l'affrontement des forces qui m'agressaient. Je ne me voyais pas prendre soin d'une amulette non plus. Ceci dit, l'enseignement explique que la finalité de l'enseignement et de la présence sur soi de ce médaillon est d'intégrer le symbole directement dans son coeur, de telle façon à ne plus avoir besoin de l'objet en lui-même. C'est pour ainsi dire la réalisation de cet enseignement.

Après le second we d'enseignements, on me fixa un rendez-vous avec la responsable du centre qui m'informa que je ne pouvais pas venir indéfiniment sans prendre la décision de me faire initier. Le choix était donc clair, si je voulais revenir, il fallait que j'entre dans le mouvement et que je m'inscrive dans la démarche, sinon, je devais passer mon chemin. On peut venir régulièrement au centre recevoir la lumière le temps d'une séance. Notre nom est alors noté sur un registre puis on nous permet d'accéder à la salle de pratque, accompagné. L'insistance de la responsable me freina quelque peu, et pour les raisons évoquées plus haut, je déclinais la proposition. Il y a trois niveaux d'enseignements, et si l'on peut venir au premier niveau en "candidat libre", il n'en est pas de même pour les deuxième et troisième niveaux. Qui plus est, le troisième niveau, qui donne accès à des enseignements semble-t-il plus mystiques, se fait au Japon, dans le temple construit à cet effet, ce qui demande un certain effort financier, mais ce niveau, comme le précédent, n'est pas obligatoire; le deuxième niveau se fait au Luxembourg où se trouve le centre européen.

Au final, je n'ai pas retiré grand-chose de Sukyo Mahikari. Je suis retourné quelques fois prendre la lumière chez la dame de Lille mais je devais surtout apprendre à ne plus m'appuyer sur quelque élément extérieur que ce soit pour apprendre à gérer l'obscurité et combattre les forces adverses. Néanmoins, ce genre de pratiques m'a aidé à retrouver la profondeur du coeur et m'a permis de prendre conscience qu'il fallait que je prenne de la distance par rapport à ce qu'il m'arrivait. J'avais une tendance trop prononcée à plonger tête baissée dans les perspectives dont m'illusionnaient les forces adverses. Je commençais à comprendre que l'obscurité a la force qu'on lui donne, et elle fait tout pour qu'on lui en donne. Or, lorsque l'on se plonge dans la Lumière, et qu'on ne regarde qu'Elle, l'adversaire perd son pouvoir d'illusion sur nous, cela brise donc des liens et Dieu peut alors oeuvrer à l'intérieur de nous. Si nous regardons l'obscurité, ce qui est le cas de la quasi totalité de l'humanité, et que nous choisissons consciemment ou non de lui donner de l'importance, ce que l'on fait vis-à-vis de soi-même, alors Dieu respecte ce choix et n'intervient pas. Mahikari, tout comme le Sahaj Marg et les quelques séances de Zen m'ont fait comprendre la force du détachement, mais il fallait que je fasse le chemin pour que cela devienne une réalité dans ma vie et une force du coeur, et que ça ne reste pas seulement une prise de conscience mentale.

Lorsqu'une Lumière pénètre dans le coeur et oeuvre à nous libérer des entités que l'on porte en soi et qui constituent en quelques sortes, le moteur du moi, on change forcément, et je dirais naturellement. Deux points me paraissent important à signaler à ce niveau. Voir les entités sortir n'est pas une fin en soi et, je le répète, n'est pas le gage d'une quelconque réalisation spirituelle ni d'un quelconque "niveau". On n'est pas un humain "meilleur" quand on a des visions par rapport à quelqu'un qui n'en a pas. Le plus important est l'humain que l'on devient, qui brise le mal qu'il a en lui au profit du bien qu'il a à développer. Si cette lumière est purifiante, il faut tout de même dire qu'elle ne peut purifier que ce dont on est prêt à se libérer. Et c'est le point sur lequel je veux insister. On peut recevoir des dizaines ou des centaines de séances, le changement ne s'opérera que si on entre dans un processus de transformation intérieur. On en revient donc toujours au même point, c'est-à-dire à soi-même. Croire qu'il suffit de lever la main pour que les choses changent est une illusion. Si c'était aussi facile, le monde serait déjà lumineux et l'on vivrait déjà tous de l'Eau de Dieu. De la même façon, on peut vite s'illusionner à se croire guérisseur juste en portant un médaillon. J'avais déjà vu un peu cela avec le Reiki. Ce n'est pas aussi simple et là encore, même si on est armé d'une bonne volonté sincère à aider les autres, les dangers sont trop grands de tomber dans les méandres de notre moi non intégré et de générer, chez l'autre, plus de troubles que de réactions positives.

De mon côté, les forces adverses avaient exacerbé des tendances malsaines et des aspects de la personnalité peu avouables qu'il me fallait extraire si je voulais répondre à la voix du coeur. Or, pour ce faire, il fallait que je continue le travail de connaissance de soi, le travail de pardon de soi et des autres et un travail d'ouverture et donc d'humilité pour se voir guérir de moi-même, qui est un pas nécessaire vers la transformation intégrale. Or, une pratique et un enseignement comme Mahikari, si elles ont un intérêt, n'insistent que trop peu sur ces éléments fondamentaux. Certes, les enseignements sont intéressants et l'énergie est pure. Mais à se croire protégé en portant Omitama, l'égo peut en devenir plus impétueux et orgueilleux. En définitive, cet enseignement ne me paraîssait pas suffisamment complet et tourné vers l'individu pour que je puisse en retirer quelque chose d'intéressant. Ceci étant, j'invite les curieux à aller écouter les enseignements qui donnent une certaine lumière sur les lois qui gouvernent l'univers. En cela, on peut apprendre pas mal de choses.

Le temple Suza, au Japon (photo prise sur le site http://www.abc.net.au/)

Le temple Suza, au Japon (photo prise sur le site http://www.abc.net.au/)

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